Le mois d’avril, malgré des vacances scolaires, présente un nombre tout à fait honorable d’expositions nouvelles.
Rappelons qu’il y eut en mars, mois de la guerre et des inaugurations en orgues de Staline, celles de plus de 15 nouveaux événements culturels, et que le choix de l’esthète comme du chasseur de culture demeure plantureux.
Dès que nous aurons des informations complémentaires sur ces événements (angles, contenu, œuvres), ou lorsque nous les aurons visités personnellement, nous vous en rendrons compte avec la partialité, les préférences et la subjectivité qui nous caractérisent.
Utilisez au mieux de vos intérêts les liens qui vous permettent de vous rendre à l’article consacré à l’exposition, afin d’obtenir davantage de détails.
Et bien sûr, n’hésitez pas à mettre nos choix en cause !
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D’un style raffiné, d’une technique parfaite, ce peintre minutieux faisait des prouesses dans ses œuvres où il excellait dans cette technique encore nouvelle qu’était la peinture à l’huile.
D’une part, il se confirme que Crumb aura été cette année très présent à Paris, puisque avant le MAMVP, il fut à la Galerie Martel pour la présentation de son livre « Parle-moi d’amour », écrit et dessiné à quatre mains avec sa femme Aline, et que plus largement l’année 2012 aura mis très en valeur la BD underground américaine puisque Art Spiegelman siège à la Bpi du Centre Pompidou avec une expo-rétrospective de sa carrière époustouflante.
L’histoire, en toute simplicité, de la presse en France. De l’époque des mazarinades à nos derniers jours, ou plutôt à ceux, dit-on, du papier, quand les dents cruelles des nouveaux médias lui labourent quotidiennement les flancs, et que le travail parfois irrévérencieux d’investigation de la presse anglo-saxonne, quasi absent en France où la connivence lui est nettement préférée, nous fait toujours rêver.
Un média condamné à s’inventer de façon perpétuelle, à épouser la syndication, des professionnels balancés entre les confortables réserves pour espèces en voie de disparition que constituent encore certains des grands groupes de presse, et la précarité des générations montantes, pigistes, marginaux et forçats intermittents à vie de l’information.
- Du 11 avril au 29 juillet 2012. Chamanes, les maîtres du désordre, au musée du Quai Branly. Dans la plupart des cultures, des traditions mettent en scène des forces contraires qui se disputent le monde en un combat nécessaire et sans fin. Techniciens, chamanes et autres intercesseurs, surnommés ici « les maîtres du désordre », sont chargés par les hommes des négociations avec les forces du chaos.
- Jusqu’au 1er juillet, « Degas et le nu », au musée d’Orsay. Une exposition monographique conséquente sur un thème, dans son cas, bien choisi et judicieux. Les quelques œuvres d’autres artistes qui accompagnent les travaux de Degas sont magnifiques : Bonnard, Gauguin, Gervex, Matisse et d’autres. Les nus de Degas, comme la danse et les courses de chevaux, méritaient pleinement d’être explorés et commentés : dessins, estampes, peintures et sculptures. Vaste sujet et grand débat. René Gimpel disait que la famille aurait brûlé les plus lestes, et le musée Picasso n’a pas prêté pour l’occasion La Fête de la patronne !
- Jusqu’au 1er juillet, Berthe Morisot, au musée Marmottan. Grande année pour les femmes ! Nous privilégions celle-ci par goût parce que l’œuvre de Berthe Morisot est originale, rare, et qu’il est exceptionnel d’avoir l’occasion de voir à Paris une telle rétrospective. Berthe Morisot fut très certainement LA femme du groupe des Impressionnistes, bien plus que Mary Cassatt. C’était elle qui inspirait respect et admiration aux plus grands (Degas, Renoir, Monet et Manet), aux plus exigeants, pour la qualité et la personnalité tant de sa palette que de ses compositions, et pour la force de sa peinture, celle dont ils conserveraient et collectionneraient jalousement les tableaux.
- Jusqu’au 10 juin 2012, Les Masques de jade mayas, à la Pinacothèque de Paris, un an après le fiasco de l’Année du Mexique. Passionnante. Présentation soignée et grand sens de la pédagogie muséale. Rare.
- Jusqu’au 28 avril 2012, Doisneau (Robert), Paris Les Halles, à l’Hôtel-de-Ville,. Formidables portraits d’un quartier et d’une époque révolus. Nostalgique, vivant, et populaire. Doisneau, dans son sujet, sur la durée, et au mieux de sa forme. Un saut dans le temps, étourdissant et touchant. Expo gratuite et catalogue superbe.
- Jusqu’au 15 juillet, « Artemisia. Pouvoir, gloire et passions d’une femme peintre », au musée Maillol. Artemisia Gentileschi fut l’une des toutes premières femmes à se faire un nom dans le milieu de l’art, mieux encore, et plus difficile, un prénom. Une œuvre rare, jamais encore rassemblée en France, et une détermination personnelle d’artiste qui peuvent faire date dans le lent processus de la lutte des femmes pour leur « libération » et le respect de leurs droits. Des tableaux de grandes tailles, un talent évident, occulté longtemps par les minutes du premier procès pour viol qui nous soient parvenues (1612), le sien. Et un incroyable bijou de peinture sur lapis-lazuli fait par son papa, à ne pas oublier !
- Jusqu’au 17 juin 2012. Helmut Newton, au Grand-Palais (galerie Sud-Est). Exposition consacrée aux extrémités et aux excès auxquels peut être poussé chacun de nous, et oui, par la soif de gloire, d’argent, de désirs à assouvir dans l’instant, l’addiction à la mode et à tout ce qui peut traîner. De grandes photos, prises par un œil particulièrement doué et retors. De la cruauté, du talent, de l’art, quoâ ! De redoutables portraits : Leni Riefenstahl, les Wildenstein, Le Pen, mais des corps aussi sont merveilleusement mis à nu, et les modes et les femmes passent… gloire leur soit rendue !
- Jusqu’au 23 juillet 2012. Le Crépuscule des Pharaons. Cette exposition sur les dernières dynasties égyptiennes, au musée Jacquemart-André, bouscule quelques évidences ressassées. Cette époque fut un âge d’or artistique, l’Égypte d’alors rayonnait encore pour ses voisins, et les musées les plus richement dotés en ce domaine ont prêté leurs trésors. Une exposition qui devrait entraîner de grandes foules sur un des sujets de prédilection du grand public parisien.
- Jusqu’au 16 juillet 2012. Beauté animale, de Dürer à Jeff Koons, au Grand-Palais (Galeries nationales). Qui sont-ils ces animaux-là ? Comment les artistes les regardent-ils et nous les montrent, des grands fauves et petites bêtes de compagnies. Ouverture exceptionnelle d’un grand zoo de transition, en attendant la réouverture grandiose du zoo de Vincennes. D’authentiques chefs-d’œuvre, mais aussi de grands manques : on reste sur des représentations occidentales, et les grands ancêtres des cavernes sont passés à la trappe.