Dalida (1933-1987) est une grande chanteuse et actrice française. Issue d’une famille italienne installée en Égypte, elle est élue Miss Égypte 1954, et tourne quelques films au Caire, avant de s’installer en France.
Star reconnue sur la scène internationale, le répertoire qu’elle se choisit regroupera quelque 2 000 chansons qu’elle interprétera en de nombreuses langues (italien, français, arabe égyptien, hébreu, anglais, espagnol, allemand, néerlandais, arabe libanais, grec, japonais).
Selon sa maison de disques et le site officiel, elle a vendu 120 millions de disques de son vivant et 20 millions depuis sa disparition. Elle a reçu le prix de l’Académie du disque français en 1975, pour Il venait d’avoir 18 ans.
En mai 1987, alors que sa vie privée est ponctuée de drames, elle tombe en dépression et se suicide, quelques mois après avoir été l’actrice principale du film dramatique Le Sixième Jour.
Selon Wikipédia, avec Édith Piaf, Dalida serait certainement la chanteuse française qui a le plus marqué le XXe siècle.
Émouvante et passionnée, elle demeure une star immensément populaire. Le Palais Galliera lui rend hommage en exposant sa garde-robe, objet d’une récente donation faite par son frère Orlando, donation qui comprenait quelque 209 pièces, tenues et accessoires.
Ainsi les robes de scène et les tenues quotidiennes de la chanteuse vont-elles rejoindre dans les réserves du musée Galliera, une fois passée cette étonnante exposition, les multiples trésors qui reposent dans les tiroirs réfrigérés, et qui comprennent entre autres les vêtements extravagants de la comédienne Sarah Bernhardt, le corset de Marie-Antoinette ou le vestiaire romanesque de la comtesse Greffulhe.
Amoureuse de la mode, Dalida a tout osé, tout porté : robes New-Look des années 50 griffées Jacques Estérel, robe chasuble du Balmain seventies, sobre et chic en Loris Azarro, flamboyante en costumes paillettes et disco par Michel Fresnay dans les années 80, classique et indémodable en Yves Saint Laurent rive gauche, sans oublier Jean-Claude Jitrois qui disait qu’habiller Dalida « c’est comme habiller les stars pour le Festival de Cannes »…
Habillée par les plus grands à la ville comme à la scène, en haute couture ou en prêt-à-porter, Iolanda, Miss Égypte à l’explosive plastique, devient Dalida et fait avec son interprétation de Bambino un tabac à Bobino dans une robe bustier rouge façon Hollywood par Jean Dessès (cf. illustration plus bas).
Il faut aussi réécouter l’interprétation que réalise Dalida de la chanson de Léo Ferré Avec le Temps... pour mesurer l’authenticité et l’étendue de son talent. Son auteur, en général si grognon, en fut littéralement ébloui.
C’est cette même robe qui donne le tempo du parcours, accueille le visiteur dans le salon d’honneur mettant en scène ses années de jeunesse et son ascension vers le succès : petites robes, robes de scène, photographies, pochettes de disque, look ethnique, hippie...
Dalida incarne la Méditerranée, ensoleillée et tragique, au langoureux accent.
Taille marquée, hanche et poitrine moulée, épaule dégagée, chute de reins, tout est vertigineux chez elle.
Sophistiquée, parée, maquillée, accessoirisée, c’est une bête de scène. Dans l’écrin de la grande galerie sur fond de cimaises dorées, la partie showbiz de sa garde-robe se déploie : de l’exotique, de la peau, du noir et de l’or...
Elle sera suivie dans la galerie Ouest par le défilé de ses tenues de ville d’une élégance toute parisienne : manteaux et capes, noir et or, cuirs...
Si sa garde-robe a toujours suivi les évolutions de la mode, elle est aussi le reflet de son évolution artistique.
Au fur et à mesure de sa carrière, elle interprète avec talent un répertoire d’auteurs révélant sa sensibilité et plus encore sa fragilité.
Les rêves de la jeune fille du Caire qui voulait devenir une star de cinéma se réalisent offrant sa beauté aux grands écrans des salles obscures.
Ainsi, le final de l’exposition dans la salle carrée projette le visiteur dans l’univers du cinéma avec costumes et extraits de sa filmographie.
Dalida, la garde-robe de la ville à la scène, est un festival de mode dédié à une artiste flamboyante.
Schématiquement, le parcours de l’exposition est segmenté de la façon suivante :
- 1956-1965. Une silhouette de jeune fille (avec en focus la robe de Jean Dessès de 1958... ressortie en 1981 pour son spectacle à l’Olympia).
- 1966-1978. La silhouette de la vedette (avec en focus la robe de Pierre Balmain de 1973).
- 1978-1987. Une silhouette pour le show (avec en focus l’ensemble dessiné par Michel Fresnay et réalisé par Mine Barral Vergez en 1980).
- Une garde-robe à l’écran.
Sandrine Tinturier est la commissaire de l’exposition, qui présente tant de robes tournoyantes sur des scènes circulaires, de photos de la star à toutes ses époques, d’accessoires, dans une ambiance musicale d’émission de variétés des années 1980. Les fans adoreront, comme les amateurs de mode bien sûr.
Dalida. La garde-robe de la ville à la scène, du 27 avril au 13 août 2017, au Palais Galliera, Musée de la Mode de la Ville de Paris, 10 av. Pierre Ier de Serbie, Paris 75016. 01 56 52 86 00. Du mardi au dimanche de 10 à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h. 12 à 9€. Gratuit aux juste moins de 18 ans (humour ?). Fermé le lundi et certains jours fériés. www.palaisgalliera.paris.fr. Métro Iéna ou Alma-Marceau.
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Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2017 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2016,2015,2014,2013,2012.